Au coeur des monts des Aurès, un des maquis de la révolution algérienne, les villageois témoignent de la dureté des premiers combats et de leur exil. Alger, entourée par les bidonvilles et constituée de quartiers pauvres et riches, continue à vivre malgré les actes terroristes de l’OAS, qui ont paralysés son économie, et l’émigration de nombreux Algériens vers la France. Devant le lourd bilan de la guerre, la priorité est à la reconstruction du pays. Les premiers efforts sont mis sur l’éducation et l’agriculture. Dans la plaine de la Mitidja, le regroupement des paysans et des ouvriers agricoles en comités de gestion a posé les bases de la réforme agraire qui permettra la relance de la production agricole et la reconstruction des villages.En visite, des ministres viennent promettre aux paysans la prospérité et la justice... Le film fut interdit en France et en Algérie mais obtint le Grand prix du festival international de Leipzig en 1965.
Le Festival Panafricain d'Alger (ou Panaf) est l'une des plus grandes manifestations culturelles d'Afrique et s'est déroulée en 1969 puis 40 ans après en juillet 2009 en Algerie. Au cœur d’un festival resté dans les annales, le film se nourrit d’archives des luttes d’indépendance et d’entretiens avec des représentants de mouvements de libération et d’écrivains africains. William Klein suit les principales étapes du festival qui fut qualifié "d’opéra du tiers-monde" à sa manière particulière : le spectateur est plongé au milieu de l’action dans les rues d'Alger. Époque des indépendances et contexte politique africain était assez mouvementé, de nombreux leaders africains de mouvements de libération dont les Black Panthers des USA étaient présents.
Oversand est un des premiers films sur l'escalade libre, troisième film d'une série de trois avec "Overdon" et "Over-Ice". Réalisé par Jean-Paul Janssen, le film est tourné en 35mm en Algérie, dans le désert du Sahara, dans région de Tamanrasset, sur les parois des majestueux sommets du massif de l'Atakor, sous-région centrale du Hoggar, cœur montagneux du Hoggar, plateau volcanique de forme presque circulaire, dont l’altitude moyenne est de 2 000 mètres, et qui culmine au mont Tahat (2 918 m), point le plus élevé de l'Algérie. L’Atakor se distingue par ses pitons volcaniques spectaculaires, ses aiguilles, et ses paysages accidentés, issus de l’érosion d’anciennes cheminées volcaniques, qui en font les sommets les plus emblématiques du Hoggar, comme l’Assekrem, l’Ilamane, ou les Tizouyag, où sous l'oeil des caravanes de touaregs, évoluent les grimpeurs Patrick Edlinger, Patrick Bérhault, Bernard Gorgeon, Hugues Jaillet, Jacques Perrier, Stéphane Troussier et Odette Schoënleb.
L'exceptionnel portrait d'un général pacifiste, seul officier supérieur à s'être élevé contre la torture. Ce précieux témoignage reste encore censuré en France, puisqu'aucune chaîne nationale ne s'est à ce jour encore résolue à programmer ce documentaire. Fils et frère de militaire, le général Pâris de Bollardière était destiné à la carrière des armes. Cette carrière de baroudeur, il en fut, pendant de nombreuses années, l'un des plus brillants représentants en France, De Narvik à la guerre d'Algérie. Après s'être battu dans le maquis français, il rejoint l'Indochine, où il se retrouve brutalement dans les camps de l'agresseur. Ses convictions en sont fortement ébranlées. Mais c'est en Algérie, où l'armée française pratique tortures et exécutions sommaires, qu'il prend le grand virage. Il dit son mépris à Massu, et se fait relever de son commandement. Jusqu'à sa mort en 1986, Jacques de Bollardière se battra pour la paix dans le monde, des plateaux du Larzac aux atolls de Mururoa.
Entre rêve et réalité, un carnet de voyage hypnotique, puzzle d’émotions, de confessions et de réflexions sur le monde. Croisant visages et paysages, Iva Radivojevic signe un essai cinématographique d’une grande beauté.
Le parcours artistique de Dahmane El Harrachi, né en 1925 à Alger - porte la marque de son vécu. Observateur attentif et vigilant du milieu des travailleurs immigrés, Dahmane a toujours évité de tomber dans le misérabilisme ambiant. Du Chaâbi algérois, il a gardé certaines lignes mélodiques et une nette propension aux dictons puisés dans la tradition poétique orale. El Harrachi use d’un parler simple, compréhensible par l’ensemble des couches populaires du Maghreb, ce qui explique en partie son large succès. En 1949, il se rend en France et c’est dans les cafés, endroits-tremplins où l’on vient humer l’air du pays, qu’il se produit régulièrement. Élégant, avec sa belle gueule d’atmosphère, le « bluesman » des faubourgs séduit, bouleverse et remue les consciences. Découvert sur le tard par la nouvelle génération, le créateur de Ya Rayah connaîtra une fin tragique, le 31 août 1980, dans un accident de voiture, sur la corniche algéroise qu’il sublimait par-dessus tout.
Mohamed Iguerbouchène, né le 07 février 1907 à Aït-Ouchen en Algérie est un prodige de la musique. Il part en Angleterre en 1923 où il étudie la musique et l'harmonie. Par la suite, il part à Vienne, en Autriche, pour apprendre les techniques du piano où il décroche le 1er prix dans l'harmonie et le piano. Mohamed Iguerbouchen devient compositeur, il compose quatre symphonies et plusieurs musiques de films dont le célèbre "Pépé le Moko" (1937) avec Jean Gabin. Mohamed Iguerbouchène tire sa révérence le 21 août 1966 à la suite d'une longue maladie.
Le 5 août 1928, après 2h32 de course, le dossard 71 frappé du coq entre dans le stade olympique d’Amsterdam. Ahmed El Ouafi Bouguéra s’envole vers l’or et devient le premier champion olympique du continent africain. Son exploit, il le réalise sous le drapeau tricolore. Le départ de son véritable marathon est lancé. Il traverse l’histoire du sport, celle de l’Algérie et de la France. Ce documentaire retrace à travers les différentes étapes de la vie de ce grand champion non seulement l’histoire du sport mais aussi la grande histoire. Des images d’archives et des entretiens sont mêlés à des planches dessinées. La série redonne ainsi la parole à ce héros oublié, qui fait partie de ces grands champions issus de l’immigration qui ont gagné pour la France depuis plus d’un siècle.
Film pamphlet. Réquisitoire anticolonialiste sur l’histoire de l’Afrique. Dans une capitale colonisée, des étudiants de disciplines diverses mettent en scène les propos des conteurs populaires et s’aperçoivent qu'ils sont plus réalistes que les programmes universitaires. Après l’Indépendance, un groupe de jeunes Algériens cherchent dans les livres, les musées, le passé des peuples colonisés de l’Afrique et de l’Asie. Le Centre National du Cinéma Algérien qui vient d’être créé en 1963 va permettre la mise en chantier de ce film. Œuvre ambitieuse, elle était l’hommage de l’Algérie libérée à tous ceux qui luttent contre le colonialisme et l’oppression. Dans la grande tradition des films de montage, ce film est soutenu par un commentaire écrit dans une langue admirable. Tout le souffle épique et tout l’enthousiasme provoqué par l’indépendance de l’Algérie est contenu dans les mots et les images de ce film.
Raï Story est un voyage musical à la recherche de la légende du Raï, Cheikha Remitti, à Oran en Algérie, là où a commencé la tradition musicale du Raï. En 1923, les premiers chanteurs de Raï se produisaient derrière des écrans lors des cérémonies afin de protéger leur identité. Ce n'est que lorsque la musique de la chanteuse Cheikha Remitti a commencé à gagner en popularité auprès du grand public que la musique Raï a été rendue publique, dans les années 1940. Cheikha Remitti, qui vie Entre paris et Oran, est introuvable, les cinéastes décident alors de partir à la rencontre des producteurs, musiciens, chanteuses comme Cheba Dalila ou Cheba Djenet, à qui Remitti à crée un sillage. L'occasion au travers de ces histoires singulières, illustrée d'images d'archives, de retracer la place importante des femmes dans cette tradition musicale et la transformation de la musique Raï des années 1960 à 2000.
"Je dis souvent que la sociologie, c'est un sport de combat, c'est un instrument de self-défense. On s'en sert pour se défendre, essentiellement, et on n'a pas le droit de s'en servir pour faire des mauvais coups." - Pierre Bourdieu. Il y a les témoins du monde, ceux qui disent tout haut ce qu'on pense plus bas, ni gourous, ni maîtres, mais qui considèrent que la cité, le monde, peuvent être pensés. Le sociologue Pierre Bourdieu est de ceux-là. Pendant trois ans, la caméra de Pierre Carles l'a suivi dans des situations d'échanges différentes : partager quelques minutes d'entretien avec Günter Grass, assister à une conférence animée avec les habitants d'une banlieue ouvrière, suivre ses rapports avec ses étudiants, ses collaborateurs, plaidant pour une sociologie inscrite dans la cité. C'est une pensée qui se déploie comme familière, à côté de nous, et toujours abordable, celle d'un intellectuel français qui choisit de penser son temps.
Entre 1954-1962, de cent à trois cent jeunes Français refusèrent de participer à la guerre d’Algérie. Ces réfractaires, soldats ou appelés étaient non-violents ou anticolonialistes. Certains se réfugièrent en Suisse où des citoyens suisses leur vinrent en aide, alors qu’en France ils étaient condamnés comme traîtres à la patrie. En 1962, quelques mois après l’Indépendance, Villi Hermann se rendit dans une région dévastée par la guerre proche de la frontière algéro-marocaine, afin d’aider à la reconstruction d’une école. En 2016 il est retourné en Algérie et a retrouvé ses anciens élèves. Il a aussi rencontré des réfractaires français, habitant aujourd’hui en France ou en Suisse.
L'Orientalisme est un mouvement littéraire et artistique né en Europe occidentale au XVIIIe siècle. Par son ampleur et sa vogue, tout au long du XIXe siècle, il marque l'intérêt et la curiosité des artistes et des écrivains pour les pays du couchant (le Maghreb) ou du Levant (le Moyen-Orient). L'Orientalisme naît dans la fascination de l'Empire ottoman et suit sa lente désagrégation et la progression des colonisations européennes. Cette tendance exotique s'associe avec tous les courants artistiques du XIXe siècle, académique, romantique, réaliste ou même impressionniste. Elle est présente en architecture, en musique, en peinture, en littérature, en poésie… Esthétique pittoresque, confondant les styles, les civilisations et les époques, l'orientalisme a créé de nombreux clichés et poncifs que l'on retrouve aujourd'hui encore en littérature ou au cinéma.