Entre 1954-1962, de cent à trois cent jeunes Français refusèrent de participer à la guerre d’Algérie. Ces réfractaires, soldats ou appelés étaient non-violents ou anticolonialistes. Certains se réfugièrent en Suisse où des citoyens suisses leur vinrent en aide, alors qu’en France ils étaient condamnés comme traîtres à la patrie. En 1962, quelques mois après l’Indépendance, Villi Hermann se rendit dans une région dévastée par la guerre proche de la frontière algéro-marocaine, afin d’aider à la reconstruction d’une école. En 2016 il est retourné en Algérie et a retrouvé ses anciens élèves. Il a aussi rencontré des réfractaires français, habitant aujourd’hui en France ou en Suisse.
Oversand est un des premiers films sur l'escalade libre, troisième film d'une série de trois avec "Overdon" et "Over-Ice". Réalisé par Jean-Paul Janssen, le film est tourné en 35mm en Algérie, dans le désert du Sahara, dans région de Tamanrasset, sur les parois des majestueux sommets du massif de l'Atakor, sous-région centrale du Hoggar, cœur montagneux du Hoggar, plateau volcanique de forme presque circulaire, dont l’altitude moyenne est de 2 000 mètres, et qui culmine au mont Tahat (2 918 m), point le plus élevé de l'Algérie. L’Atakor se distingue par ses pitons volcaniques spectaculaires, ses aiguilles, et ses paysages accidentés, issus de l’érosion d’anciennes cheminées volcaniques, qui en font les sommets les plus emblématiques du Hoggar, comme l’Assekrem, l’Ilamane, ou les Tizouyag, où sous l'oeil des caravanes de touaregs, évoluent les grimpeurs Patrick Edlinger, Patrick Bérhault, Bernard Gorgeon, Hugues Jaillet, Jacques Perrier, Stéphane Troussier et Odette Schoënleb.
Film pamphlet. Réquisitoire anticolonialiste sur l’histoire de l’Afrique. Dans une capitale colonisée, des étudiants de disciplines diverses mettent en scène les propos des conteurs populaires et s’aperçoivent qu'ils sont plus réalistes que les programmes universitaires. Après l’Indépendance, un groupe de jeunes Algériens cherchent dans les livres, les musées, le passé des peuples colonisés de l’Afrique et de l’Asie. Le Centre National du Cinéma Algérien qui vient d’être créé en 1963 va permettre la mise en chantier de ce film. Œuvre ambitieuse, elle était l’hommage de l’Algérie libérée à tous ceux qui luttent contre le colonialisme et l’oppression. Dans la grande tradition des films de montage, ce film est soutenu par un commentaire écrit dans une langue admirable. Tout le souffle épique et tout l’enthousiasme provoqué par l’indépendance de l’Algérie est contenu dans les mots et les images de ce film.
En 1964, l’Algérie, deux ans seulement après la fin de la guerre d'indépendance , se retrouve catapultée dans de nouvelles contradictions, un territoire encore rural qui répond à la modernité apportée par la révolution. Tourné pendant l'hiver 1964-1965 par le jeune metteur en scène Ennio Lorenzini il s'agit de la première production algérienne internationale qui dresse un portrait rare en couleur d'une nation aux multiples facettes, loin de la vision simpliste créée par la presse et l'armée française. Produit par Casbah Film, Les Mains Libres (initialement intitulé Tronc De Figuier) témoigne des stigmates de la colonisation et du devenir de l’Algérie libre dans l'ensemble du territoire algérien et dévoile la richesse de ses paysages et de la diversité de ses traditions. Le documentaire utilisant l'esthétique du cinéma militant de l'époque, est constitué de quatre tableaux : Mer et Désert, La Lutte, La Terre, La Liberté.
A-t-on vraiment tout dit sur la guerre d'Algérie ? Si les archives s'ouvrent, presque cinquante ans après la signature des accords d'Evian (18 mars 1962), les témoins directs, eux, commencent à disparaître. Ils sont pourtant des passeurs d'histoire uniques, souvent seuls à-même d'illustrer la dure réalité d'une période longtemps occultée. Gérard Zwang, chirurgien du contingent entre mai 1956 et juin 1958, est l'un de ces témoins essentiels qui nous font découvrir une histoire originale de la guerre d'Algérie. Durant son service, chargé de soigner les blessures les plus atroces de ses compagnons d'infortunes, il voit la guerre du côté de ses victimes. Lui n'a pas combattu avec un pistolet-mitrailleur à la main, mais dans le huis clos d'une salle d'opération où la vie cède place à la mort en une poignée de secondes.
Entre rêve et réalité, un carnet de voyage hypnotique, puzzle d’émotions, de confessions et de réflexions sur le monde. Croisant visages et paysages, Iva Radivojevic signe un essai cinématographique d’une grande beauté.
Ce sont les premières images tournées dans les maquis de l'ALN, caméra au poing, à la fin de l'année 1956 et en 1957. Ces images de guerre prises dans les Aurès-Nementchas sont destinées à être la base d'un dialogue entre français et algériens pour la paix en Algérie, en montrant l'existence d'une organisation armée proche du peuple. Trois versions d'Algérie en flammes sont réalisées : française, allemande et arabe. Dès la fin du montage, le film circule sans aucune coupure à travers le monde, excepté en France où la première projection a lieu en Sorbonne occupée en 1968. Certaines images du film ont circulé et se retrouvent dans des films, notamment des films algériens. À cause de l’émoi provoqué par ce film, il est obligé de passer dans la clandestinité pendant 25 mois. Après la déclaration d’indépendance, il fonde le premier Centre Audiovisuel Algérien.
Le 5 août 1928, après 2h32 de course, le dossard 71 frappé du coq entre dans le stade olympique d’Amsterdam. Ahmed El Ouafi Bouguéra s’envole vers l’or et devient le premier champion olympique du continent africain. Son exploit, il le réalise sous le drapeau tricolore. Le départ de son véritable marathon est lancé. Il traverse l’histoire du sport, celle de l’Algérie et de la France. Ce documentaire retrace à travers les différentes étapes de la vie de ce grand champion non seulement l’histoire du sport mais aussi la grande histoire. Des images d’archives et des entretiens sont mêlés à des planches dessinées. La série redonne ainsi la parole à ce héros oublié, qui fait partie de ces grands champions issus de l’immigration qui ont gagné pour la France depuis plus d’un siècle.
“La Zerda et les chants de l’oubli” (1982) est l’un des deux seuls films réalisés par la romancière algérienne Assia Djebar, avec “La Nouba des femmes du mont Chenoua” (1977). Puissant essai poétique à base d’archive, dans lequel Assia Djebar – en collaboration avec le poète Malek Alloula et le compositeur Ahmed Essyad – déconstruit la propagande coloniale française des actualités Pathé-Gaumont de 1912 à 1942, pour révéler les signes de révolte parmi la population maghrébine soumise. À travers le remontage de ces images de propagande, Djebar récupère l’histoire des cérémonies de la Zerda, suggérant que la puissance et le mysticisme de cette tradition ont été oblitérés et gommés par le voyeurisme prédateur du regard colonial. Ce regard même est ainsi subverti et une tradition cachée de résistance et lutte est révélée, contre toute tentation exotisante et orientaliste.
En 1971, après avoir été rejeté par Hollywood, Bruce Lee retourne chez ses parents à Hong Kong pour parachever 4 films iconiques. Retraçant sa lutte entre deux mondes, son portrait explore les questions d'identité et de représentations au travers de rares images d'archives, d'interviews de ses proches et des écrits de Bruce.
L'Orientalisme est un mouvement littéraire et artistique né en Europe occidentale au XVIIIe siècle. Par son ampleur et sa vogue, tout au long du XIXe siècle, il marque l'intérêt et la curiosité des artistes et des écrivains pour les pays du couchant (le Maghreb) ou du Levant (le Moyen-Orient). L'Orientalisme naît dans la fascination de l'Empire ottoman et suit sa lente désagrégation et la progression des colonisations européennes. Cette tendance exotique s'associe avec tous les courants artistiques du XIXe siècle, académique, romantique, réaliste ou même impressionniste. Elle est présente en architecture, en musique, en peinture, en littérature, en poésie… Esthétique pittoresque, confondant les styles, les civilisations et les époques, l'orientalisme a créé de nombreux clichés et poncifs que l'on retrouve aujourd'hui encore en littérature ou au cinéma.