1er novembre 1954, l’Algérie s’embrase. En tant que ministre de l’Intérieur, François Mitterrand se retrouve au cœur de la tourmente. Pas question pour lui, ni d’ailleurs pour la majeure partie de la classe politique, d’envisager l’indépendance de ces départements français. Il tente en revanche d’imposer des réformes sociales. Devenu ministre de la Justice du gouvernement socialiste de Guy Mollet, il reste un homme d’ordre, fidèle à la politique répressive qui s’installe. La guillotine en devient une des armes. Quand François Mitterrand quitte la place Vendôme à la fin du mois de mai 1957, quarante-cinq condamnés à mort ont été guillotinés en seize mois. Ce documentaire montre que François Mitterrand n’a pas été au rendez-vous de la décolonisation algérienne.
Pour quelles raisons les harkis, supplétifs musulmans recrutés par Paris, ont-ils rejoint l'armée française ? Pourquoi plusieurs milliers d'entre eux ont-ils été massacrés après l'indépendance de l'Algérie ? Pourquoi le gouvernement français les a-t-il désarmés et abandonnés ? Pourquoi seulement 50 000 à 60 000 anciens harkis ont-ils été rapatriés en France avec leurs familles et placés dans des camps de sinistre mémoire, comme Rivesaltes ? Victimes et fidèles serviteurs pour les uns, traîtres et collaborateurs pour les autres, les harkis restent au coeur de nombreuses questions qui restent brûlantes près de 50 ans après la fin de la guerre d'Algérie.
En enquêtant sur d’étranges compétitions de chatouilles, le journaliste David Farrier découvre un empire criminel qui piège et exploite des jeunes hommes vulnérables.
En 2019, près la mort de sa mère brésilienne, le cinéaste Karim Aïnouz, grandi à Fortaleza, décide de traverser la Méditerranée en bateau et d'entreprendre son tout premier voyage en Algérie. Accompagné de sa caméra et du souvenir de sa mère Iracema. Karim Aïnouz nous livre ici un récit détaillé du voyage vers la terre natale de son père ; de la traversée de la mer à son arrivée dans les montagnes de l'Atlas en Kabylie, jusqu'à son retour, entremêlant présent, passé et futur.
1955 : Alain Resnais, à la demande du comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale, se rend sur les lieux où des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ont perdu la vie. Il s'agit d'Orianenbourg, Auschwitz, Dachau, Ravensbruck, Belsen, Neuengamme, Struthof. Avec Jean Cayrol et l'aide de documents d'archives, il retrace le lent calvaire des déportés.
Le 22 février 2019 marque le début d'un mouvement historique en Algérie, dans un premier temps contre la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat, puis pour le départ de tous les anciens dignitaires du régime et la mise en place d'une Deuxième République. La cinéaste algéro-canadienne Sara Nacer revient en Algérie pour capturer à travers sa caméra ce "Hirak" (mouvement en arabe). À travers son voyage, elle nous invite à découvrir la jeune génération qui dirige la "Révolution du sourire" et construit l'Algérie 2.0, avec une forte conscience politique, culturelle et sociale.
Dans les années 60, Ahmed Lallem tourne "Elles", un film noir et blanc dans lequel de jeunes lycéennes algériennes s’expriment sur leurs vies et leurs espoirs pour l’avenir. 29 ans plus tard, il retrouve certaines de ces jeunes filles devenues femmes, qui vivent soit en exil soit en Algérie. A travers leurs différents parcours, ce film explore la complexité de la vie des femmes algériennes, leurs déceptions, mais aussi leur combativité à travers, en toile de fond, les trente dernières années de l'histoire algérienne.
Algérie, été 1962, huit cent mille Français quittent leur terre natale dans un exode tragique. Mais ils sont 200 000 à décider de tenter l’aventure de l’Algérie indépendante. Au cours des décennies suivantes, les évolutions politiques pousseront beaucoup de ces pieds-noirs à l’exil vers la France. Mais certains ne sont jamais partis. Germaine, Adrien, Cécile, Guy, Jean-Paul, Marie-France, Denis et Félix , algériens d’origine européenne sont de ceux-là. Certains ont la nationalité algérienne, d’autres non. Certains parlent arabe, d’autres pas. Ils sont les derniers témoins de l’histoire méconnue de ces européens qui sont restés par fidélité à un idéal, par goût de l’aventure et par un amour inconditionnel pour une terre où ils sont nés, malgré toutes les péripéties que l'Algérie libre en pleine construction a du traverser.
Au moment de l’indépendance, les propriétaires de gros bateaux décident de vendre, alors que beaucoup de petits pêcheurs se retrouvent bientôt sans travail. Leurs femmes décident alors de mettre en commun leurs anneaux d’or pour les vendre et ainsi racheter des bateaux. Le carton qui ouvre le film rend ainsi hommage aux femmes de Mahdia, ville côtière tunisienne, qui ont contribué à l’essor de l’économie nationale, grâce à l’hypothèque de leurs bijoux et la fondation de la Mutuelle de la Conservation du Poisson. Il rend hommage plus largement à la femme tunisienne, « active et émancipée ». La réalisation du film est portée au crédit de Mustapha Fersi (Alfarissi) afin qu’il puisse concourir comme film tunisien au Festival de Berlin-Ouest 1958, où il remporte l’Ours d’Argent.
Au lendemain de l'indépendance, des lycéennes algériennes s'expriment sur leur vie et comment elles envisagent l'avenir, la démocratie, leur place dans la société. "Nous discutions beaucoup avec mes élèves de la condition des femmes en Algérie et de leurs rêves. Elles avaient écrit de nombreux textes percutants sur ces thèmes. Un responsable des ciné-clubs les transmit à Ahmed Lallem, que je rencontrai alors. La directrice du lycée l'autorisa à conduire une quarantaine d'entretiens préparatoires au magnétophone avec des lycéennes, puis à filmer avec son équipe un débat en classe où les adolescentes parlèrent de leur vie et de leurs aspirations."
Dans les années 80, l’Algérie connaît un contexte social tumultueux qui connaît son apogée lors des émeutes d’octobre 88. Cette vague de protestation, ayant comme figure de proue la jeunesse, va faire écho avec les textes des chanteurs de raï. Soif de liberté, misère de la vie et les aspirations de la jeunesse font partie des thèmes principaux de leurs œuvres qui inspireront toute une génération. Plus que de la musique, le raï célèbre la langue arabe et devient un vecteur de la culture algérienne, fournissant ainsi les armes culturelles du nationalisme algérien naissant Avec Cheb Khaled, Cheb Mami ou encore Chaba Fadela comme chefs de file du mouvement, le raï est aussi une manière de raconter et de faire refléter l’essence de l’Algérie en ce temps difficiles. Alors que la menace pèse sur les artistes en Algérie, leur exil permet au raï de s’exporter à l’international et ainsi, de faire vivre les couleurs de l’Algérie partout dans le monde.
Le réalisateur Djamel Kelfaoui rend hommage au grand chanteur Cheb Hasni, roi du raï sentimental, devenu culte en Algérie et au delà de ses frontières, et qui fut assassiné en pleine rue en septembre 1994 à Oran, à l’âge de 26 ans. Unique et dernière interview filmée quelques mois avant l’assassinat du chanteur considéré comme roi du « raï love » ou de la « chanson sentimentale ». Cheb Hasni avait enregistré plus de 150 cassettes durant sa carrière. Sa mémoire reste très vivace dans le monde maghrébin et arabe et sa diaspora partout dans le monde. Icone transgénérationnelle, il sera décoré à titre posthume de la médaille du Mérite national au rang d' Achir.