Avi Mograbi et Chen Alon partent à la rencontre de demandeurs d’asile africains que l’État d’Israël retient dans un camp en plein désert du Néguev. Par le biais d’un atelier inspiré du «Théâtre de l’opprimé», ils interrogent le statut de réfugié. Pourquoi Israël, terre des réfugiés, refuse de considérer le sort de ces exilés que la guerre et les persécutions ont jeté sur les routes ? Quel est l’élément déclencheur qui pousse un jour ces hommes et ces femmes à abandonner tout ce qu’ils possèdent pour plonger vers l’inconnu ? Le théâtre peut-il créer un pont entre les Hommes pour qu’ils échangent et se comprennent ?
Pour la première fois, Amin, 36 ans, un jeune réfugié afghan homosexuel, accepte de raconter son histoire. Allongé les yeux clos sur une table recouverte d’un tissu oriental, il replonge dans son passé, entre innocence lumineuse de son enfance à Kaboul dans les années 1980 et traumatismes de la fuite de sa famille pour la Russie pendant la guerre civile, avant la prise du pouvoir par les talibans.
Plus de quarante mille réfugiés du Darfour, soumis à des viols, des pillages et des meurtres par les milices progouvernementales de leur pays, ont franchi la frontière pour se retrouver dans le camp de Breidjing, à l'est du Soudan, devenu au fil des ans une véritable ville.