De la scène magnifique au fond du Rhin qui ouvre l'opéra, jusqu'au magique pont arc-en-ciel qui apparaît à la fin, menant à un Valhalla scintillant, la production d'Otto Schenk capture le monde scénique du Ring de Wagner aussi brillamment que James Levine et le Met l'orchestre capture le monde musical. Le casting est incomparable : un étonnant James Morris en jeune dieu Wotan, la grande Christa Ludwig en sa femme Fricka, l'incandescent Siegfried Jerusalem en Loge, le rusé dieu du feu, et Ekkehard Wlaschiha en Alberich complexe.
Farinelli est un être tourmenté à la beauté androgyne. Castré en bas age par son frère le compositeur Ricardo Broschi, il devient un chanteur extraordinaire, admiré pour la clarté de son timbre, l’agilité de ses ornements et la maîtrise de son souffle. Adulé aussi bien par le public que par des personnalités politiques, intellectuelles et artistiques . Il devient une légende de son temps. Mais les rivalités et les jalousies se font jour. Quant un jour Farinelli tombe amoureux d'Alexandra, la vérité doit éclater.
Retour aux sources pour Castor et Pollux, tragédie lyrique de Jean‑Philippe Rameau créée en 1737 à l’Académie royale de Musique et inspirée par l’épisode de la mythologie des Gémeaux. Rarement donnée dans sa version originale – la partition a été remaniée par Rameau lui-même en 1754 –, l’œuvre révèle pourtant audace, sens des contrastes et expressivité, à l’image du célèbre « Tristes apprêts ». Un air chanté par Télaïre pleurant la mort de son fiancé Castor, mort au combat, avant que son frère jumeau Pollux ne descende dans les profondeurs des Enfers pour demander à son père, Jupiter, de le ramener à la vie. Si cet opéra célèbre l’amour fraternel, il pose dès son prologue une question essentielle aux yeux du metteur en scène Peter Sellars : comment stopper une guerre et ses corollaires, la haine et le ressentiment ?