Il y a une quarantaine d’années, l’écrivaine Elsa Lopez accouchait dans une clinique madrilène. La nouveau-née qu’on lui présente est glacée : son médecin lui annonce que sa fille est morte. En apprenant, plusieurs décennies plus tard, que le gynécologue a été arrêté et jugé pour trafic d’enfants, Elsa comprend qu’elle fait partie des milliers de victimes d’un crime de masse, dont l’ampleur n’est révélée au grand jour que dans les années 2000. En un demi-siècle, ce sont quelque 300 000 nouveau-nés qui auraient été volés à leur mère puis vendus, dans le plus grand secret, à des parents adoptifs. Un système dans lequel l’Église catholique espagnole – le catholicisme est religion d’État – a joué un rôle actif, notamment à travers un réseau de couvents et d’intermédiaires.
Il y a un événement historique particulier qui est resté caché du grand public jusqu'à aujourd'hui: la Bataille pour Wolfram menée par les Alliés contre l'Espagne pendant la Seconde Guerre mondiale. La source du conflit était le wolfram, un minéral stratégique requis par l'industrie allemande à l'époque.
Seul film documentaire de Luis Buñuel, tourné en 1932 dans la région de Las Hurdes (Estrémadure), à partir de la thèse ethnographique de Maurice Legendre, directeur de l'Institut Français de Madrid, « Las Jurdes : étude de géographie humaine » (1927), « Terre sans pain » ne fut sonorisé qu’en 1937 puis en 1996 lorsque Buñuel décida de diffuser une version non censurée du film avec son producteur Pierre Braunberger. Remarquable par son sujet, la misère en milieu rural, peu traité à l’époque, par son montage (fait par Buñuel « sur une table de cuisine, à Madrid »), l'usage du gros plan, de la piste sonore et par la place assignée au spectateur par le film, le film continue à surprendre aujourd’hui encore.